J’avais dit que ce blog serait cathartique et je pense qu’aujourd’hui je suis prêt à écrire quelque chose en ce sens. Aussi je vous préviens ça risque d’être long et chiant, ça risque d’être très personnel mais, cheh c’est mon blog et je fais ce que je veux.
On va parler ensemble de ma réalisation vis à vis des introvertis et des extravertis et de la différence profonde qui les séparent. Aussi allez donc chercher un café ou un thé bien chaud, ça tombe bien il fait froid, et installez vous confortablement, nous allons plonger dans mon cerveau et parler un peu de moi.
Préambule
Note : cet article a été écrit en tant que gros connard bobo parisien au Starbucks avec un PC sur les genoux en attendant son train. Ouaip, je n’en suis pas super fier. Donc bon, vous excuserez mes petites fautes d’orthographe mais j’écris ça en pleine dissonance cognitives.
Beaucoup de gens qui me rencontrent pour la première fois me voient comme une personne introvertie, qui a beaucoup de mal à aller vers les gens, qui peut paraître froid et qui a du mal à exprimer ses sentiments aux autres. Et c’est exactement la vérité.
J’ai fait un rencontre ces derniers jours qui m’a un peu beaucoup chamboulé dans ma manière d’appréhender ma façon d’être et de réfléchir, vous savez ce genre de personne qui rentre en écho avec votre personnalité et qui vous fait vous remettre en question sur ce que vous avez toujours cru savoir sur vous-même. Bien, cette personne m’a donné une clef magique pour mieux me comprendre.
Cependant, les gens qui me connaissent un peu plus sont étonnés de me voir très ouvert, empathique et avenant envers ceux que j’apprécie. Mon côté introverti s’efface totalement et limite je suis quelqu’un de « normal », encore faudrait-il pouvoir définir ce qu’est la normalité me direz-vous.
Toujours est-il que j’ai souvent eu du mal à définir ce paradoxe chez moi qui fait que je peux basculer de l’un à l’autre à partir du moment où je me sens bien. Et, en discutant avec cette personne, elle m’a permis de comprendre que depuis le début ce n’était pas un problème de compréhension mais juste un problème de choix des mots.
La théorie du réservoir mentale
En effet, ce qui différencie un introverti d’un extraverti ce n’est pas le fait que l’un reste dans son coin mais que l’autre sorte, non la différence est ailleurs : tout est question d’énergie mentale. La personne extravertie est une personne qui, quand elle est fatiguée ou quand au niveau moral ça ne va pas, elle recharge ses batteries en allant voir des gens, en buvant des verres ou en faisant des sorties. Sa pompe a essence, c’est le côté social.
L’introverti quand a lui c’est tout à fait l’inverse, il recharge ses batteries en faisant des activités personnelles, généralement seul ou dans son « nest relationship » comme l’appellent les anglophones : sa pompe à essence, c’est ce safe space (généralement une pièce de sa propre maison) loin des regards des autres.
La comparaison pourrait d’ailleurs s’arrêter là et pourrait simplement être un constat sociologique ou psychologique sauf qu’il y a un élément très important qu’on oublie rapidement c’est que l’être humain est un être profondément social et il a un besoin vital de contact humain et social pour s’épanouir. Et c’est là tout le paradoxe de l’être humain.
Et c’est là que les problèmes commencent pour tous les introvertis et pour moi en particulier. C’est qu’allez vers les gens, échanger socialement (que ce soit en vrai ou via les réseaux sociaux) pour les extravertis cela « rempli » leur réservoir d’énergie mentale mais pour les introvertis c’est l’inverse, cela leur siphonne l’énergie mentale.
Et voilà le souci étymologique dont je parlais au début. Je ne suis pas un introverti dans le sens où les gens le comprennent normalement. Je fais juste partie des gens pour qui sortir me coûte de l’énergie mentale. Pour simplifier et par la suite, on gardera le terme introverti pour les gens comme moi et extraverti pour ceux qui se remplisse d’énergie mentale en faisant des activités sociales.
L’analogie du réservoir étant faite, cela explique souvent pouvoir lorsque me colloc rentre d’un périple de rencontre de plein de gens et de plein d’activités cool, elle pète la forme et se sent comme sur un petit nuage avec l’envie d’aller de l’avant et de faire plein de nouvelles choses. Bien entendu cela explique surtout que pour moi, enchainer les sorties et les rencontres, cela a tendance à beaucoup m’épuiser et que j’ai BESOIN de juste poser mon cul (généralement devant mon PC) pour pouvoir me sentir mieux et me ressourcer avant de repartir de l’avant. Je suis littéralement vidé et sans l’énergie de faire quoi que ce soit pendant quelques jours après ce genre de périple pour ma part.
C’est aussi pour cela que généralement les introvertis comme moi, on est beaucoup dans l’anticipation : l’idée de sortir nous fait envie, on sait qu’on va passer un bon moment, on idéalise parfois un peu les rencontres ou les activités que l’on va faire… Sauf que quelques temps avant, on sent qu’on n’aura pas la force d’y aller, même si ça nous fait super envie, juste on n’a pas assez d’énergie mentale pour le faire.
Par conséquent, il faut bien comprendre que chaque sortie, chaque rencontre, chaque échange avec des gens c’est un « effort » qu’il faut fournir et que cela vide peu a peu le réservoir et que la conséquence est que cela est épuisant pour la personne. Genre vraiment épuisant. Et que pour un introverti, cela peut parfois être vécu à l’extrême comme un burnout… Surtout quand, comme moi, tu as vécu/tu vis avec une personne extrêmement sociale pour qui cela parait simple et évident de sortir, de parler avec des gens, de les comprendre, de faire des activité collectives, etc.
Quand j’ai essayé de lui expliquer que oui, j’ai peut-être évolué ces derniers temps en termes de relationnel pour être meilleur mais que je galére vraiment à faire des choses qui lui paraissent simple, j’ai eu cette phrase qu’elle n’a pas semblé comprendre réellement : « Je ne pense pas que tu mesures comment faire cela est épuisant pour moi. Je pense que tu ne comprends pas à quel point j’adore faire tout cela mais que cela me demande des efforts bien plus grand que toi pour ne serait-ce que juste à faire le dixième de ce que tu fais ».
Je pense que toutes personne se dit pendant longtemps que « puisque moi je pense ou j’agis comme ça c’est que tout le monde pense ou agis comme ça ». Et un jour la personne se retrouve face à une réalité ou d’autres personnes manifestement te prouvent que ce n’est pas le cas. Dans ce cas précis, je ne pense pas qu’il soit possible pour l’introverti de pouvoir savoir comment cela fonctionne pour l’extraverti et vice-versa.
Conséquences et dépression
Pour moi l’analogie du réservoir à essence est aujourd’hui une évidence et je me demande également pourquoi je n’y avais jamais pensé avant. Avec le recul je m’aperçois également que c’est quelque chose qui m’a un peu pourri la vie car être entouré de gens ultra sociaux, très ouverts et vivant à mille à l’heure, vouloir les prendre pour modèle et tente d’en faire autant alors que je suis câblé différemment était une sacrée erreur et je l’ai payée cash. Cela m’a plongé dans une profonde dépression car je voyais bien que je n’y arrivais pas mais que je tentais quand même encore et encore. Pourtant c’était simple : le retour sur investissement en énergie, qui est immédiat pour l’extraverti, n’était pas présent pour moi. Résultat, au lieu de m’aider moralement, cela me faisait sombrer psychiquement.
Je tiens à préciser que ce n’est pas la seule cause de ma dépression à l’époque et que j’ai conscience que la dépression c’est toujours quelque chose de multi-facteurs… Cependant je n’ai pris conscience de cela que récemment à quel point ce point était important à cet époque.
Aujourd’hui, j’ai pris beaucoup de recul sur ce qui s’est passé et en me retournant, je regarde le chemin parcouru avec satisfaction. Je suis devenue une meilleure personne, j’ai quelque par « step-up » et j’ai à présent un autre regard sur les gens et beaucoup moins de préjugé. Mais cela a un coût pour moi : un coût en énergie et en temps.
Mon ex-compagne m’a dit un jour, avant qu’on se sépare « moi j’avance mais j’ai l’impression de t’avoir laissé sur le bas-côté. Je suis désolée mais j’ai besoin de continuer à avancer ». J’avais très mal vécu ce commentaire et je m’étais efforcé d’essayer d’aller plus vite dans ma transformation. Grave erreur car c’était juste impossible pour moi et il fallait que j’avance à mon rythme, pas à pas, sans me précipiter et en faisant attention à mon énergie mentale pour ne pas exploser en plein vol.
C’est en acceptant cela que j’ai compris que notre séparation était inévitable et que c’était la meilleure chose pour nous deux car ni elle ni moi ne pouvions être heureux ou juste bien « ensemble » car nos besoins et notre vitesse pour avancer était différente. Aujourd’hui je l’ai compris. Enfin.
Ok et maintenant on fait quoi ?
En tant qu’introverti, et moi le premier, on a juste parfois besoin d’un coup de pied au cul pour pouvoir se lancer et avancer, pour qu’on se motive à faire quelque chose. Mais ce qu’il faut aussi comprendre c’est qu’en tant qu’extraverti, il ne faut pas pousser à tout prix un introverti à faire quelque chose car, même si c’est pour son bien, cela risque d’être totalement contre-productif surtout si c’est « vient ça va te remonter le moral ».
Mon conseil dans cette situation, s’il dit non, ne vous vexer pas, il n’a peut-être tout simplement pas la force à ce moment là pour le faire. Cependant, ce n’est pas parce qu’il a dit non une fois ou 10 fois qu’il faut arrêter de lui proposer des choses. C’est en répétant les propositions que vous lui ferez du bien en lui montrant que vous pensez toujours à lui et… un jour il vous répondra oui car il aura l’énergie pour le faire.
Bref, tout cette diatribe était importante pour moi parce qu’elle met des mots sur ma souffrance liées aux efforts que je dois faire, bien plus grand que pour la majorité des gens, pour juste être capable de faire des choses avec des gens, sortir, boire un coup, proposer des choses aux autres, etc.
Je ne suis pas venu pour souffrir. J’ai besoin parfois d’un break, d’un moment de détente, de temps juste pour moi pour recharger mes batteries.
Ne sous estimez jamais l’effort que cela constitue pour ce genre de personne et prenez soin de vos amis. J’espère qu’ainsi vous comprendrez mieux ceux qui ne réagissent et ne pensent pas comme vous.
Je suis pas totalement d’accord avec cette opposition extraverti/introverti.
Je pense que c’est beaucoup plus nuancé, par exemple dans mon cas on peut me considérer comme extraverti alors que je me considère comme introverti.
La personnalité des gens que je côtoie est très importante. Selon les personnes avec qui je vais passer du temps, cela va me recharger ou me vider de mon énergie.
Je pense que tu sous-estimes également l’énergie que dépensent les autres, certainement pas autant qu’un introverti dans la démarche de sortir, mais cela reste une forme d’énergie mentale et physique.
Je crois en l’idée que cet effort de sortir, sociabiliser, est un muscle et il est plus ou moins musclé selon les gens. Moins on le travaille et plus l’effort nous paraît grand, parce qu’on a plus du tout l’habitude de le faire fonctionner.
Ensuite, pour te citer : « Cependant, ce n’est pas parce qu’il a dit non une fois ou 10 fois qu’il faut arrêter de lui proposer des choses. C’est en répétant les propositions que vous lui ferez du bien en lui montrant que vous pensez toujours à lui et… un jour il vous répondra oui car il aura l’énergie pour le faire. »
Sur ça, je ne suis pas d’accord.
C’est ne pas se mettre à la place de la personne qui propose et qui essuie les 1, 10, 50 refus. C’est également de l’énergie de faire force de proposition. Je pense qu’il est important pour l’introverti de réaliser qu’il doit également faire un pas dans ce sens, en exprimant son envie et sa volonté de participer à une prochaine sortie, et ne pas attendre sagement dans sa chambre qu’on vienne frapper, et le solliciter tout le temps.
Cela peut paraître simple et d’une évidence, mais personnellement, sortir et faire un trajet m’est épuisant physiquement. Cependant selon qui je vais pouvoir retrouver et voir, cela peut me motiver et m’aider à faire ce pas vers l’extérieur. Tu ne te rends pas compte à quel point je suis introverti, j’ai également besoin de ce temps solo pour me ressourcer et ne pas avoir besoin de m’adapter aux autres et m’adapter à des codes sociaux qui ne me correspondent pas. Je pense que tout dépend des personnes qu’on fréquente et à quel point on se sent à l’aise en leur compagnie.