Je fais souvent travailler les acteurs sur des monologues très courts avec une ou deux idées dedans, l’objectif étant de faire passer une émotion bien précise et travailler soit l’intention de la voix, soit l’expression corporelle.
Pitch 1 : Une personne hait les clowns
Pitch 2 : Une personne essaye d’en convaincre une autre de la laisser rentrer dans sa chambre
Pitch 3 : Une personne en menace une autre
Premier texte : Je hais les clowns
Ici l’acteur doit s’employer à décrire son dégoût maladif pour les clowns. Une piste peut être de le jouer effrayé et ne pas hésiter à surjouer les réactions corporelles.
J’ai eu quelques soucis avec ce texte car les acteurs amateurs avaient du mal à rentrer dans le personnage. Il est donc parfait pour s’y exercer, le dégoût et l’aversion étant quelque chose qu’il est commun de jouer au théâtre.
Je vous ai déjà dit que j’avais horreur des clowns ?
Ils sont laids, ils sont difformes, ils me font peur. Leur gros nez rouge est répugnant, leur maquillage me révulse et vous avez vu leurs chaussures ? C’est effrayant, comment peut-on marcher avec ça. Moi je vous le dis, les clowns ne sont pas humains, ce sont des êtres envoyés tout droit des enfers.
Hier j’ai dû accompagner mon neveu au cirque, j’ai bien cru que j’allais tourner de l’œil en les voyant. Ils ont fait tout leur possible pour faire rire les enfants, mais moi j’en avais les mains qui tremblaient et des sueurs froides. Quand il y en a un qui s’est approché de moi, j’ai bien cru que j’allais m’évanouir.
Les clowns, c’est bien simple, je les hais !
Deuxième texte : Laisse-moi rentrer
Ici l’acteur est devant la porte d’une personne qui est enfermé à l’intérieur. Il va falloir jouer le fait que l’acteur est concerné par ce que vit l’autre. Il est fortement conseillé de le jouer contre une porte ou un accessoire représentant une porte pour l’immersion (frapper à la porte, s’y adosser, etc.). Le jouer n’est pas facile mais certains acteurs m’ont bluffé durant cet exercice.
Ouvre-moi s’il te plaît. Ouvre pour que je te puisse voir.
Tu me connais depuis longtemps maintenant, tu sais que tu peux être toi-même avec moi, tu n’as pas à te cacher. Montre-moi des choses que tu n’as jamais montrées à personne, les photos de ton passé ou bien les secrets que tu gardes sous ton lit, aide-moi à apprendre à mieux te connaître, fait moi découvrir ton univers, fait moi partager ton monde.
Je sais que tous ceux à qui tu as fait confiance t’ont laissé tomber mais moi je ne dirai rien et je resterai sincère et honnête avec toi. Tu le sais, tu es en sécurité avec moi. Tout ce que tu as à faire c’est d’ouvrir la porte et de me laisser entrer dans ta chambre.
S’il te plaît, laisse-moi entrer.
Troisième texte : Je t’aurais un jour
Ici l’acteur peut-être un policier par exemple qui s’adresse à un délinquant. La menace peut être froide et calculée ou bien très très énervé, les deux peuvent fonctionner. Ne pas hésiter à frapper du pied, montrer du doigt etc. Ce texte peut être aussi intéressant pour faire travailler les acteurs à fixer quelqu’un dans le public pour le jouer (et pas forcément au premier rang).
Écoute moi bien, je n’en ai rien à faire de tes salades, je sais très bien que ce que tu as fait est pas réglo et même si tu te crois malin parce que je ne peux rien prouver, dis-toi bien que je vais être ton pire ennemi.
Je vais épier le moindre de tes mouvements. Je te suivrai partout, quand tu iras chercher ton pain je serai là. Quand tu partiras en famille à l’autre bout du monde, je serai dans ton dos. Même quand tu iras pisser je te tiendrai la porte.
Je ne te lâcherai pas d’une semelle. Je vais être pire que ton ombre et j’attendrai la moindre de tes erreurs. Et crois-moi, je serai là quand ça arrivera et tu auras à faire à moi.