« Beaucoup en parlent, moi je l’ai fait »

Je me rends compte que ça fait plus de six mois que je n’ai rien écrit sur mon blog. Six mois durant lesquels tant de choses ont chamboulé ma vie, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. J’en parlerai un peu ici, mais je pense que je ferai surtout un article dédié un jour… enfin peut-être

J’ai réussi à reprendre le contrôle de ma vie dernièrement. Après plusieurs mois d’errance en tant que père célibataire débordé, j’ai enfin trouvé un peu de soutien et pu me poser pour souffler, réfléchir et avancer.

Je me suis rendu compte que l’une de mes plus grandes difficultés, c’est que je suis entouré de gens brillants. Du genre très brillants. Du genre de ceux qui font plein de choses incroyables, qui organisent des événements extraordinaires ou qui réalisent des merveilles.

En y réfléchissant un peu, c’est une bénédiction, parce que ça me pousse à me dépasser et à faire des choses que je n’aurais jamais pensé faire avant : ils me servent de modèles et de conseils. C’est très inspirant et très motivant.

Mais c’est aussi une malédiction, car je me dis que ce que je fais n’est jamais assez bien, que je devrais faire mieux, faire plus et aller plus loin. C’est dur de se comparer à tous ces gens qui m’entourent. Difficile de vivre avec cette impression qu’ils sont cent fois meilleurs que moi, et parfois, je me dis que je ne mérite pas d’être assis à leur table. Je me sens rabaissé, je n’ose pas leur parler ou interagir car j’ai peur d’être jugé et que cela affecte mon estime de moi.

Pourtant, avec le recul, je devrais être capable de voir que j’ai accompli bien plus de choses que la majorité des gens, que j’ai fait certaines choses que certains ne pourraient même pas rêver ou imaginer, et que, quelque part, eux aussi me voient comme quelqu’un qui réalise plein de choses extraordinaires.

Si on devait faire une petite liste des choses dont je devrais être fier ces dernières années :

• Côté passion : J’ai lancé mon podcast spécialisé sur StarCraft 2 alors que personne n’y croyait. Puis, j’ai monté une émission Twitch sur StarCraft 2 pendant trois ans, ce qui m’a permis de commenter les plus grands tournois internationaux pendant un an, devant un public conséquent pour l’époque. Enfin, j’ai aidé à organiser et participé à une LAN d’une centaine de personnes, que j’ai commentée en live et sur scène. C’était mon rêve de passionné et je l’ai fait.
• Côté TDS : Je me suis lancé en tant que travailleur du sexe et j’ai eu pas mal d’expériences intéressantes, ce qui m’a permis par la suite de rencontrer d’autres travailleurs du sexe, de participer à plusieurs séances photo kinky et, au final, de passer quatre jours en retraite kinky dans un château ! C’est quelque chose que j’avais vaguement fantasmé il y a 10 ans et je l’ai fait cette année.
• Côté associatif : Je me suis investi en tant que trésorier dans une grosse association (ludothèque). Puis, après mon déménagement, j’ai rejoint un munch BDSM et, en un an, j’ai repris les rênes, structuré, transformé cela en association, lancé des munchs, des ateliers et des play avec un grand succès. Même si je ne le porte pas seul, ce projet c’est quand même une fierté.
• Côté travail : J’ai pris en main un gros projet chez Thales, qui était voué à l’échec. Nous l’avons porté pendant un an et demi avec succès, contre vents et marées. Puis, en déménageant à Rouen, j’ai repris en main un autre gros projet d’envergure, au pied levé, avec une très grande responsabilité, et sa gestion a été félicitée par tout le monde. Sûrement les deux plus gros défis professionnels
• • Côté maison : J’ai acheté une maison et, avec mon ex, nous avons refait en moins de six mois six pièces (sols, murs et plafonds) et une bonne partie de l’électricité, tout en assurant mes obligations professionnelles. Aujourd’hui j’y vis et je m’y sens bien, on a fini de payer nos dettes l’année dernière, je ne suis pas sûr que beaucoup de gens puisse en dire autant.

Bref, ce n’est pas pour me jeter des fleurs, mais je pense qu’il y a assez peu de gens capables de réaliser tout cela. Pourtant, je ne me sens pas satisfait, car j’ai l’impression que tout n’est pas parfait :

• J’ai arrêté le streaming de StarCraft par manque de temps et je le regrette, on aurait pu faire largement mieux !
• Pour la maison, il reste encore beaucoup à faire, mais j’ai levé le pied et il y a des choses que j’aurais pu mieux faire.
• Pour le travail, j’ai un goût d’inachevé concernant Thales, car j’en suis parti avant la fin du projet, et concernant mon job actuel, je pourrais être largement plus investi.
• Pour le TDS, j’ai l’impression d’avoir manqué un tas d’opportunités, j’ai envie d’explorer mais je n’ai actuellement plus de partenaire de jeu.
• Pour l’association, je suis trop impatient. Je voudrais qu’elle grandisse plus vite et que nous réalisions des projets plus ambitieux.

Mais écrire tout cela me fait réaliser que, mince, je devrais être fier de ce que j’ai accompli, non ? J’ai fait TOUT ÇA, et la plupart des gens ne font que rêver de pouvoir en faire autant.

Puis, j’ai repensé à cette phrase :

Eux en parlent, moi je l’ai fait.

Je pense que c’est devenu mon nouveau mantra depuis quelques jours. Je devrais être fier de ce que j’ai fait plutôt que de me comparer sans cesse aux meilleurs et de me dire que je n’ai pas encore atteint leur niveau. Je devrais être satisfait pour une fois, cela me ferait du bien à mon égo et mon estime de soi.

En dépoussiérant mon blog, je me suis rendu compte qu’en 2022, j’avais écrit sur la page d’accueil cette phrase :

L’important, ce n’est pas le but. L’important, c’est de l’avoir fait. Pour soi. Pour ne pas le regretter. Pour pouvoir se regarder dans la glace et se dire : « Moi, je l’ai fait. »

Alors c’est exactement ce que je vais faire à présent. Je vais être fier de moi.

Et vous aussi, soyez fiers de ce que vous avez accompli.